Le sommet du Mont-Blanc a longtemps fasciné les hommes. Excursions, alpinisme, puis essor du tourisme ont changé le visage de ce massif des Alpes. L’occasion de faire un petit tour du massif du Mont-Blanc en affiches…
Du Mont Maudit au Mont Blanc: une montagne qui effraie et qui fascine
Pendant une très longue période, les sommets alpins ont été inexplorés; beaucoup les craignaient ou les évitaient. On prêtait aux hauts sommets alpins bien des méfaits. Ces lieux froids et inhospitaliers ne seraient-ils pas l’habitat de monstres et autres esprits malins, voire du Diable?
Bref, pendant longtemps la haute montagne est source d’épouvante.
C’est ainsi que les premiers cartographes nommèrent le Mont-Blanc le “Mont Maudit”*. Un nom qui en dit long sur la peur que la montagne inspirait aux habitants des alentours! Ce n’est qu’en 1685 que le Mont Blanc prend son nom définitif. Mais il est encore rarement mentionné sur les cartes… Vu de la plaine, les sommets restent inexplorés et on ne prend pas encore conscience du caractère unique de cette montagne.


C’est en 1786 que le sommet du Mont Blanc est enfin atteint par les deux explorateurs français: Jacques Balmat et Michel Paccard (à noter que la première ascension féminine ne tardera pas de beaucoup: ce sera 22 ans plus tard, par Marie Paradis, en 1808). Cette date signe l’avènement de l’alpinisme moderne; cela devient dorénavant une discipline sportive à part entière, avec ses adeptes, son matériel, ses exploits mais aussi ses drames.
Le tourisme se développe dans les Alpes Françaises
Il ne faudra qu’une dizaine d’années pour qu’un embryon de tourisme montagnard émerge. L’époque est aux grands exploits, et des clients fortunés débarquent à Chamonix pour réaliser leur première ascension. Le matériel est sommaire, voire inexistant. Les premiers gîtes chez l’habitant se transforment en petites pensions et deviendront vers la deuxième moitié du 19e siècle, des hôtels à la pointe de la modernité.
Les habitants de la vallée se reconvertissent à l’occasion en guides… Mais les premiers drames ne tardent pas à arriver. En 1820, déjà, après une journée aux Grands Mulets, des clients poussent leurs guides, qui n’osent refuser, à monter plus haut malgré une météo très défavorable. Une avalanche les emportera… ce sera le premier drame en montagne, le premier d’une longue série qui ponctuera l’histoire mouvementée de l’alpinisme.
Le Mont-Blanc, le sommet de tous les exploits
Mais tout n’est pas noir au pays de l’or blanc! Par volonté d’éviter les accidents, les guides se rassemblent, s’organisent. Dès 1830 on crée les premières compagnie des guides de montagne, avec la Compagnie des Guides de Chamonix, suivie de la Compagnie des Guides de Courmayeur (en Italie).
Un autre drame, plus récent, en 1956, fera aussi avancer de manière dramatique la sécurité en montagne. C’est après le décès de deux étudiants sur l’éperon de la Brenva et surtout après des tentatives de secours désorganisées que sera créé le premier peloton de gendarmerie pour la haute montagne.
Les tracés se précisent, les voies sont établies. Bientôt on installe des structures dédiées à l’observation scientifique en altitude, comme l’observatoire Vallot ou l’observatoire Jannsen.
On crée aussi des refuges d’altitude pour les alpinistes… qui seront bien utiles pour le développement de l’alpinisme amateur (le camping y étant par ailleurs interdit).
Le Mont-Blanc, le temps des exploits sportifs dans l’alpinisme
Une fois le temps des pionniers passés, l’alpinisme se “démocratise” (c’est relatif) : près de 20 000 visiteurs s’y précipitent chaque année. Beaucoup tenteront l’ascension par la voie normale, la plus “facile”, ou par la voie des Grands Mulets, la voie historique. Les plus aguerris passeront, eux, par la traversée de l’arête de Peuterey en passant par le Grand Pilier d’Angle et par l’aiguille Blanche.
Parmi ces amateurs d’exploits, combien de personnes réussissent l’ascension du Mont-Blanc? Près de 3000 par an! Mais on compte encore 5 à 7 accidents mortels dans la même période, hélas.
Les exploits sportifs, eux, continuent alors à un rythme effréné. Avec ou sans équipement, en courant, en été ou en hiver, voire en deltaplane (!) les records s’accumulent. Le dernier en date vient du champion de trail Kílian Jornet. Celui-ci réalise en 2013 l’ascension au départ de Chamonix-Mont-Blanc en 3 h 30 et 4 h 57 min aller-retour 😮. Il renouvelle l’exploit trois ans plus tard, il le double même! Car en 2016, il réalise l’ascension du mont Blanc deux fois dans la même journée en moins de douze heures! Exceptionnel !
160 ans de tourisme de montagne en images
Les débuts du tourisme dans le massif du Mont-Blanc
En 1787, un an après la première ascension du Mont Blanc par le Dr Paccard et Jacques Balmat, le Genevois Horace Bénédict de Saussure gravit le Mont Blanc à son tour. Cet événement est considéré comme le début de l’alpinisme mais aussi celui du tourisme dans les Alpes.
Dès lors, le tourisme ne cessera de se développer autour de trois mots: excursionnisme, thermalisme et alpinisme.
Au 19e siècle on prend conscience du rôle des microbes dans les maladies, et l’hygiénisme a permis de transformer les vies, mais aussi les villes.
L’air pur de la montagne, ou le « bon air des Alpes »
Le tourisme alpin a fortement bénéficié du courant hygiéniste. Hé oui, l’air de la montagne n’est-il pas le plus pur? Assurément, pas de méchantes bactéries porteuses de maladies comme dans les faubourgs surpeuplés, sans égout ni eau potable!
Dans cette veine d’un tourisme de santé, le « bon air des Alpes », devient un slogan efficace, qui complète l’utilisation de quelques sites pour la lutte contre la tuberculose. Le développement des transports, l’émergence de compagnies touristiques du type PLM (Paris Lyon Méditerranée), autorisent l’accès à des vallées jusque-là méconnues.



Les hôtels se modernisent à toute vitesse, certains auront les toutes dernières innovations techniques: le télégraphe, le téléphone, puis la radio TSF et l’électricité. Certains villages de Haute-Savoie n’auront parfois ces commodités qu’un siècle plus tard…
En 1936, les premiers congés payés vont assurer une «deuxième vague» touristique. La bonne société qui fuit les villes congestionnées fait place à un nouveau public: le skieur!
Le ski devient une spécialité alpine, utilisant les pentes pour la descente. En 1924, se crée l’école française de ski (future ESF), des formations professionnelles arrivent. Et consécration pour ce nouveau sport, les Jeux Olympiques arrivent à Chamonix en 1924!
L’allongement des congés payés, la démocratisation des vacances vont développer la Savoie à vitesse grand V. Des équipements lourds sont installés, téléskis, télécabines, et plus tard les controversés canons à neige! Des stations de skis attirent des millions de visiteurs: la Plagne, la Clusaz, Tignes, l’Alpe d’Huez… L’or blanc a définitivement changé le visage du Mont-Blanc et des Alpes françaises.
Les affiches touristiques du Mont-Blanc
Revenons- en aux affiches… Car bien sûr les affiches commerciales ont accompagné ce boom touristique depuis ses débuts vers 1840. Les premiers syndicats d’initiative des Alpes (les ancêtres de nos offices de tourisme) ont largement communiqué sur cette nouvelle destination. Lors de la création des lignes de train touristiques, la compagnie de chemin de fer PLM a été, elle aussi, créatrice de nombreuses réclames publicitaires imprimées.
On verra aussi dans les collections d’affiches vintage sur le Mont-Blanc la petite ligne Saint Gervais-Chamonix, créée en 1901, qui deviendra la ligne Chamonix-Martigny. La Mer de Glace, célèbre glacier, et l’Aiguille du Midi, seront aussi les premières attractions touristiques mises en avant pour plaire aux excursionnistes.


L’essor du train touristique et des stations de ski
Les affiches des années 1900 vont mettre en avant l’air pur de la montagne, mais aussi les progrès technologiques qui permettent de voyager, chose nouvelle, avec tout le confort moderne. Il faut dire que, jusqu’alors, les premiers trains étaient surtout affectés au transport du bétail ou des marchandises!
En 1930, puis ensuite dans les années 50, c’est la destination ski qui l’emporte. Les premiers villages vacances (haaa les VVF) sont ouverts, on accède à son propre petit studio en accession-location (haaa les Bronzés font du ski!). Les villages d’antan sont absorbés par des immeubles modernes, avec bars et restaurants; les stations de ski prennent leur essor.
Chacune de ses périodes, avec son style graphique et ses envies, sera marquée par une nouvelle génération d’affiches vintage. La production d’affiches sur le Mont-Blanc est vraiment très exhaustive… et on peut dire qu’aucune montagne n’a suscité autant d’images!
Une preuve que le Mont-Blanc est toujours un peu au sommet de nos imaginaires.
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Carte Mont Blanc bleu2,00 €
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Affiche Aiguille du Midi25,00 € – 35,00 €
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Affiche Mont Blanc Verte25,00 € – 35,00 €
* Le nom de Mont Maudit sera donné plus tard à un autre sommet proche du Mont-Blanc.